L'HISTOIRE DE L'ÉCLAIRAGE AUTOROUTIER BELGE

Les belges connus à l'international


La Belgique est connue pour son chocolat, ses gaufres, ses frites etc... mais aussi par ses autoroutes éclairées anciennement en orange grâce à la sodium basse pression (lampe SOX). Les belges possèdent le réseau autoroutier le plus éclairé au monde visible même depuis l'espace.

Les années 60 : le commencement


Nous sommes en 1958, les 120 km de la toute première autoroute belge, Bruxelles-Ostende, sont ouverts à la circulation sans aucun point lumineux, ce qui ne posait aucun problème pour les usagers à l'époque. Pourtant, des spécialistes d'éclairage public ont estimé à l'unanimité qu'un "bon" éclairage pourrait réduire les accidents de la route de 30%. En 1961, les premiers fonds accordés permettent d'éclairer plusieurs dizaines de sorties d'autoroutes sur la E3 et la E5 (elles sont préalablement choisies en fonction du taux d'accidents sur celles-ci). Il a fallu attendre jusqu'en 1965 pour avoir les crédits nécessaires pour éclairer l'entièreté des autoroutes en Belgique (à noter que le réseau autoroutier était bien moins fourni à l'époque)  

Quelle lampe utiliser ?


Éclairer, c'est bien, mais il faut encore réfléchir au type de lampe qui conviendra le mieux pour les autoroutes. Malgré la présence de lampes au mercure, avec les tubes fluorescents/luminescents (TF/TL) et les ballons fluorescents (BF), c'est la sodium basse pression (SOX) qui est choisie sans aucune hésitation. Son rendement lumineux équivaut au double de toute autre source disponible, et sa faible consommation diminue la facture d'électricité de moitié comparé à d'autre lampe à décharge. Néanmoins, l'éclairage de certaines sorties d'autoroutes ainsi que des aires de stationnement étaient équipés de ballons fluorescents pour un meilleur rendu des couleurs.

Le luminaire des années 60


Après avoir choisi le type de lampe, il faut s'attaquer au type de luminaire. Dans les années 60, une marque liégeoise est déjà bien présente sur le marché de l'éclairage public : Les Constructions Électriques Schréder. En 1963, le luminaire GSO fait son apparition et devient directement un grand classique des autoroutes belges. Grâce à ses miroirs latéraux réglables, il propose une très bonne photométrie pour l'époque, pouvant être à hauteur de 12,5m et d'un espacement de 35m.

Les années 70/80 : l'explosion


En 1968, Maurice Deleuse, travaillant à l'époque pour "Les Constructions Électriques Schréder" est chargé de concevoir un luminaire destiné à devenir "LE" luminaire pour les autoroutes belges. Après deux ans de travail sous silence, la Rhombalux voit le jour, mais après quelques mois, le luminaire subit quelques modifications et est rebaptisé RX. Comme indiqué dans le cahier des charges, il est omniprésent sur les bermes centrales déjà existantes . Il a remplacé bon nombre de GSO déjà installés dans les années 60 en milieu de bermes. De plus, l'inauguration d'un grand nombre d'autoroutes durant sa période de production a facilité son succès. 

La sodium haute pression (SHP)


En 1970, les tout premiers luminaires pour sodium haute pression font leur apparition. Elle est utilisée principalement pour les autoroutes urbaines pour un meilleur rendu des couleurs. En effet, la sodium basse pression (SOX) comporte bon nombre d'arguments positifs, son unique point faible est sa couleur orangée qui propose un IRC (Indice de Rendement des Couleurs) médiocre. Sur les autoroutes, celui-ci n'est pas exigé mais en agglomération, une meilleure visibilité est demandée. La sodium haute pression est alors, un bon compromis. 

Les débuts de la GZM


1981 signe l'arrêt de la GSO, ce qui complique l'avancée de l'éclairage de nouvelles bermes latérales et sorties d'autoroutes situées dans la province du Luxembourg. Heureusement, "Les Constructions Électriques Schréder" conçoivent un nouveau luminaire, la GZM. Elle devient l'un des luminaires les plus populaires du pays, et ce jusqu'à son arrêt en 2014. Elle a également remplacé bon nombre de GSO fortement abimées, soit par l'âge, soit par un accident.

Les années 90 : la fin de la RX


1991 sonne l'arrêt de la RX pourtant très populaire sur nos autoroutes. Une version améliorée de celle-ci fait son apparition : la TXS. La principale modification est l'introduction du "SealSafe" dans le luminaire, permettant une étanchéité supérieure. De plus, une nouvelle version de vasque permet un espacement plus conséquent entre chaque luminaire. Malheureusement ce luminaire n'a pas eu le même succès que son prédécesseur.

Une nouvelle génération de luminaires


À la fin des années 90, Schréder inaugure deux derniers luminaires sodium basse pression (SOX) pour les autoroutes : la VTC et VTP. Ces deux nouveaux produits deviennent un réel succès, d'une part grâce à une vasque prismatique permettant une excellente photométrie, mais aussi par un nouveau style, bien différent de ce que l'on pouvait trouver à l'époque. Ils ont également remplacés bon nombre d'anciens luminaires afin d'effectuer des économies. 

2009, le relamping flamand


En 2008, le gouvernement flamand prend une décision importante : changer un grand nombre de luminaires sodium basse pression (SOX) afin d'effectuer des économies. À la grande surprise générale, Schréder n'est pas le seul à se démarquer lors de ce projet, Philips y fait son apparition avec l'un de ses plus gros succès : la Iridium. Les bermes latérales en sont remplies. En revanche, les bermes centrales ne sont pas changées. 

Le ring de Bruxelles


La A3 (E40) subi un changement majeur concernant son éclairage en 2010. Plus de 10km d'éclairage sodium basse pression (SOX) sont remplacés par de la sodium haute pression (SHP). De nouveaux mâts plus espacés et de nouveaux luminaires sont installés pour effectuer des économies sur l'autoroute à 8 bandes. C'est la Schréder Squalo qui est choisie pour ce projet grâce à sa haute performance photométrique et à son faible coup.

2011 : l'extinction


En juillet 2011, les autoroutes prennent un tournant majeur : l'extinction de l'éclairage de plus de 50% dans tout le pays. Les causes ne sont, soit disant, pas par but économique, mais pour un but sécuritaire. En effet, le gouvernement belge a annoncé que l'extinction de l'éclairage public faciliterait la concentration des usagers : "des routes non éclairées entraîneraient plus d'inconfort et donc plus de vigilance".

2013 : les débuts de la LED


Nous sommes en mai 2013, le ring de Bruxelles à hauteur d'Anderlecht subi un tout nouveau système d'éclairage : l'éclairage LED (Light-Emitting Diode). Schréder obtient le contrat pour éclairer plus de 4km d'autoroutes avec la nouvelle technologie. La Teceo est choisie grâce à sa faible consommation et à sa longue durée de vie.

2015 : La LED sur les échangeurs


Après quelques années, la LED fait beaucoup de bruit sur la toile, le ministère des travaux publics wallons prend alors l'initiative de changer l'éclairage de plusieurs échangeurs autoroutiers équipés d'anciens mâts en béton. Parmi eux, on peut citer Daussoulx, Houdeng-Goegnies, Hautrage etc...

2017 : La Flandre adopte la LED 


2017 prend un tournant historique en Flandre, le gouvernement a décidé de remplacer progressivement l'ensemble de l'éclairage sodium basse pression (SOX) de son réseau autoroutier par de la LED. La Schréder Ampera devient alors le luminaire le plus présent autant sur les bermes centrales que sur les bermes latérales. Le projet s'étend jusqu'en 2027

2019 : Le plan lumière 4.0 (Luwa)


2019 sonne l'heure du renouveau dans l'histoire de l'éclairage public belge. Luwa (l'entreprise chargée du relamping) est supportée par la SOFICO (société wallonne de financement complémentaire des infrastructures). Ce projet consiste à remplacer l'entièreté de l'éclairage autoroutier (toute source confondue) par de la LED afin d'effectuer un bon nombre d'économies ainsi que pour devenir le premier réseau autoroutier connecté d'Europe. Coup total de l'opération : 600 millions d'euros sur 20 ans compensés aussi sur les économies d'énergie. Le plan lumière 4.0 a duré 4 ans et a équipé plus de 63 000 nouveaux luminaires LED. 

2020 : le luminaire LED numéro 1


Mi-2019, l'entreprise Philips (devenu Signify) conçoit un nouveau luminaire LED sur les bases de la Luma, conçue par Indal en 2011 : la Luma gen². Ce nouvel éclairage est adopté par Luwa et la SOFICO pour éclairer l'entièreté du réseau autoroutier belge. Si en Flandre il est pratiquement inexistant, c'est le luminaire LED le plus populaire pour les autoroutes wallonnes.